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note d’intention

La vie nous emmène où on ne l’aurait jamais imaginé
J’ai commencé la danse dans un cabaret poussiéreux et kitch, vestige intemporel et délicieux d’un temps à jamais (ir)révolu : les Folies Bergère. Deux décennies chorégraphiques plus tard me voilà dans ces fameuses cités si inquiétantes, m’interrogeant sur cette appellation d’origine incontrôlée : Le Cabaret.

Cabaret ?

Lieu de divertissement culturel ? Lieu d’encanaillement pour vieux touriste japonais ? Manifeste engagé d’artistes révoltés ? Improbable rendez -vous où la société se mélange et partage les humeurs artistiques de son temps ?

Ce projet repose sur une idée simple :

Divertir, surprendre, faire rêver, séduire et faire réfléchir, en utilisant le divertissement comme un champ d’expérimentation très ouvert entre tradition et modernité, entre le simple et le complexe, entre le savant et le familier.
De la musique au texte, du cirque à la poésie, de la magie à la performance contemporaine le cabaret se nourrit de tout, mais chacun peut il s’en sustenter ?
J’ai décidé de travailler ces 5 cabarets comme autant de points de vues différents sur ce mythe insaisissable, autant de tentatives préfigurant une future forme nourrie par ces expériences pour la saison prochaine.

Les spectacles

Cinq escales au fil de la saison pour voyager dans l’univers du cabaret que nous revisitons avec nos complices.
Danse, musique, théâtre, cirque, magie et numéros insolites se déploieront pour vous divertir, vous émouvoir et plus si possible.

Cabaret citation

Ce clin d’œil aux différents cabarets du monde est une mise en abîme du cabaret dans sa propre histoire. Dans une ambiance tantôt hollywoodienne, tantôt Brechtienne, nous resterons polémiquement actuel avec les tremblements du cabaret contemporain.

Cabaret de l’absurde

Spectacle déraisonnable et illogique où quoi que vous pensiez, on vous prouvera le contraire et inversement… Parrainé par Eugène Ionesco, Samuel Beckett, Albert Camus et Boris Vian, nous interrogerons la logique du sens, le sens de la logique, la place de chacun dans cette histoire, et en particulier la nôtre.

Cabaret givré

« Un moment vrai, fou, frappé, un cocktail idéal pour fêter la fin d’année » Cabaret Givré, Cabaret veillons, Cabaret glacé de noël, un réveillon improbable, un bal de noël à la Ettore Scola, personnages felliniens, crèche vivante, véritable histoire du Père Noël Coca cola sur fond de Dalida …

Cabaret des mots dits (cabaret poétique)

Si vous aimez la vie quand elle rime à quelque chose, ce cabaret, arrimé au Printemps des poètes, fera rimer la vie avec poésie.

Cabaret de l’illusion

« Un vrai spectacle où tout est faux, une performance à regarder les yeux fermés, un minuscule infini d’invisibles splendeurs. » Ce cabaret s’appuie sur l’univers des précédentes créations de la compagnie : « Urgence », « Des blocs » et « Des illusions ».
L’Historique et la politique

Lié à un enracinement de la Compagnie dans la ville de Champigny sur Marne et en particulier dans une cité de 6500 habitants en pleine rénovation urbaine, ce projet est une tentative de réponse à la préoccupation d’atteindre un public qui n’a pas de relation avec les formes contemporaines du spectacle vivant.

Créés dans le cadre de ce travail deux cabarets ont vus le jour en 2008, suite au succès rencontré et à la véritable mixité de public (familles, personnes âgées, jeunes public, public d’autre quartier…) Le théâtre Gérard Philipe a sollicité et soutient la compagnie pour la création d’une série de cinq cabarets présentés dans trois lieux différents (deux centres sociaux et le théâtre).

Rechercher des propositions en lien avec la réalité d’un territoire tout en maintenant l’exigence artistique, inscrire un travail artistique et proposer un accès aux expressions contemporaines là où la relégation et la discrimination sont la règle exige du temps, du travail, et de la réflexion.

La création d’une telle série permet d’explorer une forme potentiellement porteuse d’un rapport différent à l’œuvre et aux artistes, de s’emparer avec malice du folklore du cabaret que se sont appropriés les pitoyables marchands de divertissement et d’occuper cet espace le plus intelligemment possible en le revisitant.

SPIP | par Evous